Andras s'immobilisa un instant dans l'ombre d'un arbuste malingre, et contempla Isaure en silence. La danseuse était affairée à la récolte d'herbes médicinales, silencieuse. Il s'était trop mal occupé d'elle, ces derniers temps. Malgré toutes ses bonnes résolutions, il restait définitivement égoïste... Peut-être ne parviendrait-il jamais à transformer son caractère, en fin de compte.
Elle était toujours aussi belle, mais son sourire s'était quelque peu terni, et il savait en être responsable. Après l'agitation du retour d'Ares, il avait gardé un silence songeur, perdu entre ses rêves et la réalité, incapable de prendre une décision rationnelle sur la conduite à adopter. Le printemps serait bientôt là, et la route leur tendait les bras... Fallait-il répondre à son appel et reprendre leur quête insensée? Il ne le savait plus. Il lui semblait avoir égaré le goût de vivre et de se battre.
Il s'approcha d'elle en faisant craquer les branchages sous ses pas lourds, et lui adressa un sourire maladroit. Il la saisit dans ses bras avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, et commença son discours d'une voix mal assurée.
- Ecoute... J'ai encore été lamentable, ces derniers temps, pas vrai? Non, ne réponds pas. Nous le savons tous les deux. Je m'inquiète beaucoup. Je ne sais plus quoi faire... Et au lieu de t'en parler, je me referme et je broie du noir. Je voudrais reprendre la route, quand nous serons tous remis sur pieds, et que nos réserves de médicaments seront suffisantes. Et je me demande si je ne condamne pas tout le monde à mort pour le plaisir de courir derrière un piano imaginaire. Mais je sais... Enfin, je crois savoir, que toi aussi tu as envie de partir d'ici. Bon, je ne suis pas venu pour ça...
Il s'éclaircit un instant la gorge avant de reprendre sans la regarder.
- Je voulais m'excuser. Je n'ai pas été à la hauteur, une fois de plus. Je me suis sans doute occupé d'Ares plus que de toi, et ce n'est pas normal, même si c'est un ami et qu'il a failli mourir. Alors je voulais juste te dire... Te dire que rien n'a changé, que je t'aime encore, même si je ne suis pas digne de toi.
Elle était toujours aussi belle, mais son sourire s'était quelque peu terni, et il savait en être responsable. Après l'agitation du retour d'Ares, il avait gardé un silence songeur, perdu entre ses rêves et la réalité, incapable de prendre une décision rationnelle sur la conduite à adopter. Le printemps serait bientôt là, et la route leur tendait les bras... Fallait-il répondre à son appel et reprendre leur quête insensée? Il ne le savait plus. Il lui semblait avoir égaré le goût de vivre et de se battre.
Il s'approcha d'elle en faisant craquer les branchages sous ses pas lourds, et lui adressa un sourire maladroit. Il la saisit dans ses bras avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, et commença son discours d'une voix mal assurée.
- Ecoute... J'ai encore été lamentable, ces derniers temps, pas vrai? Non, ne réponds pas. Nous le savons tous les deux. Je m'inquiète beaucoup. Je ne sais plus quoi faire... Et au lieu de t'en parler, je me referme et je broie du noir. Je voudrais reprendre la route, quand nous serons tous remis sur pieds, et que nos réserves de médicaments seront suffisantes. Et je me demande si je ne condamne pas tout le monde à mort pour le plaisir de courir derrière un piano imaginaire. Mais je sais... Enfin, je crois savoir, que toi aussi tu as envie de partir d'ici. Bon, je ne suis pas venu pour ça...
Il s'éclaircit un instant la gorge avant de reprendre sans la regarder.
- Je voulais m'excuser. Je n'ai pas été à la hauteur, une fois de plus. Je me suis sans doute occupé d'Ares plus que de toi, et ce n'est pas normal, même si c'est un ami et qu'il a failli mourir. Alors je voulais juste te dire... Te dire que rien n'a changé, que je t'aime encore, même si je ne suis pas digne de toi.