Retour aux sources

Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis que Felim avait quitté l'abri de Cherry. Combien exactement, il n'en savait rien et ne voulait pas le savoir...

Il avait erré entre les bâtiments, évitant le regard des habitants, tournant autour de sa tente pour finalement échouer près de celle de Cherry. Allongé par terre, les yeux fixés sur le ciel, il communiait avec sa maitresse artificelle. Seuls l'éclat de son regard vairon et la dilatation de ses pupilles trahissaient son état. Habitué depuis longtemps à partager son sang avec la drogue, le comportement de Felim ne changeait guère.
Mais la plénitude et le réconfort eux étaient toujours là. Et il en avait besoin...

Alek n'avait quasiment rien dit, mais le regard qu'elle lui avait lancé était plus que signifiant. Pourrait-il un jour réparer le mal qu'il lui avait fait ? Lui pardonnerait-elle ?

Son esprit voguait entre deux eaux. La souffrance d'avoir blessée Alek, opposée à la joie de l'avenir avec Cherry.
Cherry...

L'irlandais soupira. Où était-elle ? Dans sa tente ? Aucun bruit n'en parvenait pourtant... Partie travailler ? Mais où allait-elle cueillir ses herbes ?

Cherry... Son coeur enfla. Cherry. Un sourire se dessina sur ses lèvres pâles. Il voyait son visage flotter devant ses yeux. Arriverait-il à la rendre heureuse, à panser ses blessures ? Le combat lui semblait monstrueux, il n'était pas un Hercule, mais pour elle il se sentait la force et le courage de le devenir...

Du bout des lèvres, il prononça son nom...

Cherry...

Du bruit... Avait-il encore halluciné ? Il n'y prêta pas attention, convaincu d'être l'objet d'une farce de son esprit drogué... Mais ce rire quelques secondes plus tard... Felim se releva péniblement et tourna la tête en direction de la tente de Cherry.

Etait-ce réellement de la lumière qui traversait le tissu ? Et ces tâches, c'était quoi ?

Maorga fit alors son apparition et tourna au-dessus de la tente dans un vol lent et sublime. Un signe. L'âme de Felim n'avait-elle pas communiée avec celle du corbeau ? Erika ne lui avait-elle pas dit que Maorga n'était pas arrivé par hasard ?

Le jeune homme passa une main sur son visage et remit instinctivement de l'ordre dans ses cheveux poussiéreux. Le rire lui revint en tête, s'imposant sans concession. Cherry. Elle devait être revenue ! Mais pourquoi riait-elle ? Etait-elle accompagnée ? Le rejetait-elle déjà ?

Debout, il tituba légèrement. Si un homme se trouvait avec Cherry, il le tuerait. Déjà sa main accrochait le couteau cachée dans sa poche.

A pas feutrés, il s'approcha de la tente, l'oreille tendue. Plus aucun son n'en sortait. Sans oser ouvrir l'abri, il demanda à travers la toile :

Cherry ? Tu es là ?

Elle sursauta, agrippa la chemise abandonnée et la plaqua contre elle dans un geste de pudeur dont elle n’était pas coutumière. Cette fois, pas de doute. C’était sa voix. Et elle ne devait pas être belle à voir. La surprise passée, elle enfila la chemise.

- Juste une seconde, attends…

Bordel. Elle n’aurait pas dépareillé dans un concours de Miss T-Shirt Mouillé. Enervée, elle se jeta sur le grand sac pour en extirper un gros gilet de laine. Ce serait déjà mieux. Elle tenta de remettre ses cheveux en ordre du bout des doigts, se passa encore une main sur le visage, déplora mentalement l’haleine de chacal qu’elle devait avoir. Et se décida à tendre le bras pour libérer l’entrée. Dans la pénombre, elle ne voyait que la silhouette de Felim.

- Entre.

L'irlandais pénétra dans la tente en jetant des regards partout. Personne. Un poids s'ôta de son coeur en même temps qu'il en faisait la constatation.

Puis il regarda Cherry, vêtue grossièrement, les cheveux trempés et le regard hagard. Ils devaient être beaux à voir tous les deux, lui drogué jusqu'au bout des ongles et elle imbibée d'alcool. Voilà qui était des plus prometteurs !

Il passa une main sur les cheveux blonds et demanda :

Qu'est ce qu'il s'est passé ici ?

Il ne pouvait s'empêcher de la trouver belle. Il eut envie de la prendre dans ses bras et de l'embrasser mais son esprit torturé l'en empêcha... Et si tout n'avait été qu'un rêve ?...

- Les sept nains sont passés, ils ont décidé de faire une bringue d’enfer. Je te raconte même pas le bordel qu’ils ont foutu. Après ils ont lancé une bataille d’eau, et ils se sont barrés pour ne pas devoir faire le ménage. Rappelle-moi de ne plus jamais les inviter sans Blanche Neige !

Elle eut ce large sourire de comédienne qui pouvait tout faire pardonner, celui qui donnait l’impression que la personne en face d’elle était unique au monde. Pourquoi ne l’approchait-il pas plus que ça ? Etait-elle si laide ? Avait-il vraiment changé d’avis ?

- Et de ton côté… ?

Je... Je suis allé parler à Alek. J'ai mis les choses au point avec elle. C'est... fini.

Une douleur sourdait encore dans son âme. Pas celle d'avoir quitter une femme qu'il avait aimé, mais celle d'avoir fait du mal à quelqu'un. Fallait-til toujours en passer par là dans la vie pour être heureux ?

Il lança un pâle sourire à Cherry, espérant qu'elle ne lui poserait pas plus de questions sur Alek. Quant au reste...

J'ai passé le reste de la journée à côté de ta tente... Je ne sais pas trop combien de temps en fait. Plusieurs heures je crois... J'étais... ailleurs...

Il semblait sur le point de se briser. La tension accumulée lui broyait le coeur et il ne savait plus comment la faire disparaître. Alors, pour être sûr de ce qu'il avait vécu, il s'approcha de la jeune femme et la serra contre lui, son nez enfoui dans ses cheveux mouillés... Et il lui souffla :

M'aimeras-tu un jour Cherry ?

Elle se détendit instantanément entre ses bras, et lui rendit son étreinte avec bonheur. Depuis quand n’avait-elle pas pu s’accrocher à quelqu’un comme ça ? Plusieurs vies, sans doute… Et il était là.

- Felim…

Conserver encore des murs autour d’elle quelque temps, ou accepter de s’ébrécher pour le consoler ? Elle le voyait blessé, à vif. Elle n’avait jamais été capable de faire souffrir ceux qu’elle aimait. Elle était bien trop faible pour ça.

- Je suppose que je… Que c’est déjà le cas, mais il va me falloir du temps pour digérer la nouvelle.

Impossible d’en dire plus, cela lui avait déjà demandé un effort inconsidéré, et son orgueil brisé luttait pour une ultime escarmouche. Elle le musela de toutes ses forces. Alors il avait été là pendant tout ce temps, à côté d’elle…

- On est cons, quand même. On avait nos « ailleurs » côte à côte, alors qu’on aurait pu être ensemble. C’aurait été plus sympa, non ?

Nous sommes ensemble maintenant, n'est-ce pas le plus important ?

Il la relâcha doucement pour tenir son visage entre ses mains. Silencieux, il la dévisagea. Jamais il ne se lasserait de la regarder, jamais il n'en aimerait une autre. Il sentait son coeur prit dans la plus belle des prisons, et c'était avec bonheur qu'il lui laissait la clé.

Des larmes montèrent à ses yeux. Lui d'habitude si sûr se sentait démuni face à la beauté et l'amour de Cherry. Il sentait ses joues de plus en plus humides mais n'en avait cure. Il s'abandonnait face à elle et sentait que l'homme violent et cruel qu'il avait été le désertait peu à peu. Surement pas pour toujours, il resterait tapi dans un coin de son être, mais au moins ses pulsions seraient résorbées.

Si tu savais comme je t'aime...

Ses lèvres vinrent trouver la bouche douce de la jeune femme. Il l'embrassa dans un mélange de fougue passionnée et de tendresse amoureuse, pendant que ses mains glissaient sous l'épais gilet pour goûter la peau chaude et féminine...

Là, c’était trop.

Elle se dégagea en douceur, attrapant au vol les mains trop gourmandes et les immobilisant sur son cœur. La partie froide triomphait en silence : comme n’importe quel homme, il n’avait pas jugé utile de se souvenir. La partie humaine culpabilisait un peu de devoir l’interrompre... et de ne pouvoir lui offrir ce qu’il attendait.

- Tu ne te souviens pas ?

Une pointe de regret dans sa voix mal assurée. Une infime portion de peur, aussi. Entre la théorie et la pratique, il y avait un gouffre, et personne ne pouvait savoir comment il allait réagir.

La lumière tremblotante de la bougie secouait leurs silhouettes sur la toile de la tente, ombres chinoises angoissées et maladroites. Cela sentait encore l’alcool et la sueur. Cherry trouva soudainement tout ça très laid, comme le mauvais décor de carton-pâte d’une série à petit budget. Tout était moche, elle la première.

Un instant, elle put voir son regard flamber. Dans sa voix se mêlait colère et déception :

Pour qui me prends-tu Cherry ? Je ne suis pas un violeur. Et je ne suis pas un idiot. Je n'aurai pas été plus loin, je sens que tu ne veux pas de moi. Pas comme ça en tout cas.

Imperceptiblement, il s'éloigna d'elle de quelques centimètres, pour ne plus la toucher, pour ne plus sentir son corps, pour ne pas commettre l'irréparable. Il n'était qu'un homme, amoureux d'une femme qui refusait le plaisir charnel. Et il devrait s'y habituer. Pour elle, parce qu'il l'aimait.

Je devrais peut-être aller dormir.

Dieu qu'il n'avait pourtant pas envie de partir. Son corps entier la réclamait. Il lui fallait un palliatif. N'importe quoi, mais il devait faire redescendre ses envies...

Ce n’était plus qu’un enfant boudeur en face d’elle, qu’elle avait envie de cajoler et de consoler. Les hommes restaient toujours des enfants, c’était leur chance à eux… Elle lui prit la main, s’approcha suffisamment pour qu’il la sente à ses côtés, mais pas trop, de manière à ne pas le provoquer. Elle savait que ce genre de descente était toujours difficile. Et rageant.

Elle prit sa voix la plus douce, la plus tendre, pour lui demander :

- Tu ne veux pas rester quand même ?

Elle ne savait pas trop comment tourner les phrases. Elle chercha son regard.

- Ce n’est pas toi, et je ne t’accuse de rien… Et ce n’est pas que je ne veux pas de toi. Je ne peux pas, Felim. A chaque fois que… j’essaie, j’ai l’impression d’être changée en glace. Ca… Je crois que ça reviendra, enfin, j’espère… Peut-être un jour.

C’était insupportable, de devoir se justifier pour quelque chose qu’on subissait soi-même ! Il y avait bien un moyen, mais elle n’avait plus rien à boire, de toute façon. Et bonjour le romantisme.

Romantisme à la con ! De toute façon, qu’est-ce que ça changerait ? Elle renonça à lutter, et lui dit, beaucoup plus amère.

- Mais si tu me soules, ce sera possible.

Si je te saoules ?

Il la regarda, ouvrant de grands yeux ronds. Etait-elle bien sérieuse ?

Il en est hors de question. Jamais, tu m'entends ?
On prendra le temps qu'il faudra, j'attendrai patiemment, et tu me diras quand tu... quand tu te sentiras mieux.

Il réussit à arracher un sourire, et déposa un léger baiser sur son front.

Je fais faire des infidélités à ma tente ce soir alors. Attention, je ne sais pas si tu vas résister à la vue de mon corps titanesque !

Il lui lança un clin d'oeil avant de retirer cravate, gilet et chemise, qu'il plia impeccablement et déposa dans un coin. Felim dévoila ainsi un torse blanc et imberbe. Sous sa peau, les muscles saillaient légèrement, plutôt sec, le jeune homme n'en n'était pas moins athlétique. Etonnamment au su de son passé, nulle cicatrice ne se montrait, hormis les quelques traces laissées par les serres de Maorga sur son épaule...

Son soulagement était perceptible. Elle chercha du regard quelque chose à faire pendant qu’il se déshabillait comme s’il s’agissait d’un cérémonial, remarqua la bouteille vide qui la narguait. Retira machinalement son gilet qui lui tenait bien trop chaud, et le jeta en boule avant de ramasser le cadavre et de le ranger sous la caisse en bois. L’eau avait séché sur sa chemise, et elle était plus ou moins décente. Pour plus de sécurité, elle referma un bouton supplémentaire.

La remarque de Felim la fit sourire. Elle n’avait pas encore osé le regarder.

- Une vraie statue grecque, je suppose ! Je ne sais pas comment tu as fait pour t’échapper du Louvre…

Elle se laissa tomber sur son matelas. La migraine revenait, habituelle compagne aux élancements douloureux, lui susurrant sa faiblesse au creux des tempes. Quand elle leva enfin les yeux sur lui, elle poussa un énorme soupir intérieur. Il avait raison, il était beau. Elle s’allongea complètement, ferma les yeux, posa une main lassée sur son front.

- Tu veux que je te dise, Felim Clancy ? Parfois, je trouve que mon corps est un vrai salaud. Il n’en fait qu’à sa tête.

C'est ça de boire mademoiselle, il faut assumer après ! Allez viens...

Il s'assit en tailleur et lui fit installer sa tête sur ses jambes. Ses doigts se posèrent sur chacun de ses tempes, les pouces derrière le crâne et il commença à la masser doucement.

Invites moi pour la prochaine beuverie, j'aimerai bien rencontrer les nains !

Il rit doucement, continuant son massage avec habilité, avant de la provoquer un peu :

Et je ne te parles même pas de Blanche-Neige !

Ce n’était pas de ça qu’elle parlait, mais après tout, il n’était pas très utile de revenir sur le sujet. Cela n’apporterait rien. Elle s’abandonna avec gratitude aux mains de l’irlandais.

- A chacun ses spécialités, mon cher. Je ne te demande pas d’invitations pour tes escapades à toi, que je sache !

Elle n’était pas très sûre de ce qu’il consommait, mais elle savait qu’il prenait quelque chose, c’était certain. Elle n’écoutait jamais les rumeurs de la ville (du moins pas pour ce genre de choses), mais l’éclat des yeux de Felim ne pouvait tromper personne, pas même elle qui n’était pourtant pas très au fait de ce genre de choses.

Sa tête dodelinait au rythme de ses doigts, comme désolidarisée de son cou. Ca n’apaisait pas la douleur, mais ça faisait du bien. Elle aurait presque pu sombrer dans le sommeil si l’angoisse de le voir partir en douce ne l’avait pas tenue si éveillée. Un sourire aux lèvres, elle ajouta mollement :

- De toute façon, je t’ai dit que je n’invitais plus les nains. La prochaine fois, je fais une fête terrible avec les schtroumpfs !

Les schtroumpfs ? Les petits bonhommes bleus c'est ça ? Ah ah eux ils pourraient me plaire avec tous leurs champignons !

Quelques vagues souvenirs de livres d'enfants lui vinrent en mémoire. Combien d'années en avait-il lu ? Une ? Deux ? Ce genre de récit ne l'avait jamais intéressé face à ceux de son père...

Voilà mademoiselle, la séance relaxation est terminée. Je t'aurai bien proposé de te masser le dos, mais il aurait fallu que tu te déshabilles, et je n'ai aucune envie que tu penses que je veuille profiter de la situation !

Le ton était volontairement léger et joyeux, pour lui témoigner qu'il n'y avait là aucun reproche. Il la laissa se rasseoir et en profita pour se débarrasser de son pantalon, ne gardant plus qu'un vieux boxer noir délavé.

Tu permets que je me mette à l'aise ?

Toujours la même peau pâle, mais cette fois-ci Cherry put découvrir une trace rouge sur sa cuisse droite, reflétant presque celle qu'il avait sur le visage...

Cherry confirma intérieurement : son corps était vraiment un salaud égoïste. Ca l’aurait pourtant agréablement changé des peaux tannées par le travail et le soleil, des mains rugueuses de paysans qui avaient pu se poser sur elle… Elle le parcourut du regard ouvertement, tristement, déplorant de ne pas être capable d’y poser sa bouche. Une lueur de nostalgie inondait son visage. C’était pourtant bien…

- Je n’ai plus à rien permettre du tout, puisque tu te passes de ma permission ! observa-t-elle, amusée.

Elle suivit le mouvement en faisant glisser son jean le long de ses hanches, et en le jetant au hasard de sa trajectoire aérienne. Elle sortit un drap propre mais froissé, et le déplia d’un geste assuré. Il n’était pas tout neuf, et laissait deviner d’anciens motifs fleuris délavés, mais il sentait bon. Elle le posa sur le matelas, et se glissa sous sa maigre protection. La nuit était chaude, mais elle ne dormait jamais à découvert.

Puisqu’elle avait égaré son soutien-gorge dieu seul savait où, sa chemise ferait office de nuisette, ce soir. Elle se demanda machinalement où elle avait bien pu l’envoyer avant de se renverser la bassine d’eau sur la tête, mais ces moments restaient confus et flous. Tant pis ! A la lumière du jour, tout irait mieux.

- C'est leurs maisons qui sont en forme de champignons... Les schtroumpfs. Et je doute qu'ils apprécieraient que tu fumes leur maison.

Ah ! Leurs maisons ! Hum de toute façon, je ne consomme pas de champignons, hormis en omelette !

Il l'avait observé retirer son jean's. Peut-être un jour serait-ce lui qui accomplirait ce geste. Et ce jour-là serait sans nul doute l'un des plus beaux de sa vie...

Hum... Où se trouve la chambre d'amis ?

- Troisième porte à gauche, après la salle de jeux et juste avant le bureau. Au premier étage, bien entendu.

Elle désigna la place qu’il restait sur le matelas, soit la maigre moitié.

- Et n’oublie pas d’éteindre en allant te coucher, au prix où je paie l’électricité !

Un nouveau pincement de culpabilité. Elle ne lui facilitait pas la tâche, loin de là. Pourtant elle refusait de se retrouver seule, à laisser les idées noires tourbillonner dans sa tête, se persuadant jusqu’au lever du jour que personne ne pourrait vouloir d’elle, qu’elle ne pourrait vouloir de personne, et que tout ce qu’elle avait cru entendre ou vivre n’était qu’un effet pervers de son imagination. S’il s’en allait, elle le perdrait, et il devrait à nouveau la convaincre pendant de longues et douloureuses minutes. Pour museler sa part de glace, elle avait besoin de la chaleur de ses bras.

Je finirai par me perdre un jour dans ton château !

Felim souffla la bougie et vint prendre place sur le matelas. Les ombres des arbres dessinaient maintenant d'effrayantes arabesques sur la toile éclairée par la lune. Ou peut-être étaient ce les derniers effets de la drogue, comment savoir vraiment...

Se plaçant sur le côté, il serra Cherry entre ses bras. Elle lui semblait étonnament mince et fragile en cet instant, comme une délicate pièce de verre soufflé.

Sa main vint caresser ses longs cheveux et il l'embrassa sur le somment de la tête...