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Quand t'es dans le désert...

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1Quand t'es dans le désert... Empty Quand t'es dans le désert... Ven 19 Mar - 1:04

Isaure de Valois

Isaure de Valois

Les deux groupes avaient avancé rapidement, filant entre les dunes loin des ruines fumantes d'Edris. Isaure n'avait quasiment pas parlé, se contentant de donner ça et là quelques consignes quant aux réserves.

Dès que le campement fut posé, la jeune femme s'éclipsa, se contentant de lancer un bref sourire à Andras.

Elle grimpa en haut d'une dune, ses pieds nus s'enfonçant douloureusement dans le sable écorcheur. Au sommet, elle admira l'étendue désertique qui s'offrait devant elle, et à ce moment là seulement, des larmes argentées roulèrent sur ses joues en souvenir d'Ilsa.

Ilsa, qu'elle avait abandonnée et qui était morte. Ilsa, dont elle s'était si proche sans vraiment la connaitre. Ilsa, la seule amie qu'elle avait eu depuis si longtemps...

En d'autre temps, Isaure aurait surement dansé pour expier sa douleur. Assise dans le sable, elle regarda ses pieds, avant de les enfoncer sous les grains dorés. Rien à tirer d'eux pour le moment. Ou pour toujours.

Alors la jeune femme sortit de son sac un vieux carnet jauni, et, après avoir déchiré quelques vieilles pages lancées au vent, elle s'empara d'un crayon et ses mains retrouvèrent les gestes oubliés depuis longtemps...


Dessin

Andras

Andras
Admin

Andras avait préféré laisser Isaure s'isoler après l'annonce brutale de la mort d'Ilsa. Il savait qu'il ne lui serait que d'un piètre réconfort: elle n'ignorait pas qu'il méprisait la nazie et réprouvait ses choix. Sa mort représentait une menace de moins sur ce monde dévasté. Peut-être que de nombreuses vies seraient préservées à ce prix... Dieu seul savait ce qu'Ilsa aurait pu devenir. Rien de bon, assurément. Et ce n'était certainement pas les regrets maladroits du pianiste qu'Isaure avait besoin d'entendre... Elle aurait perçu le soulagement derrière les mots.

Il savait qu'il était lâche, mais ne pouvait se résigner à la rejoindre tout de suite pour autant. D'abord effacer le léger sourire de satisfaction de son visage, se réprimander pour accueillir de cette façon la nouvelle de la mort d'un être humain. Elle lui avait bien rendu son mépris, mais ce n'était sans doute pas une raison... Ou peut-être que si. Comment pouvait-on encore se revendiquer de ce mouvement macabre après ce que l'Histoire devait nous avoir appris? Il n'avait jamais pu le comprendre, jamais pu l'approuver. Il l'avait toujours craint, au fond. Le spectre du nazisme avait hanté trop d'histoires de son enfance, trop de récits entrecoupés de silences pesants, de têtes baissées et de regards brillants de larmes. Comme tous les enfants sans doute, il s'était demandé pendant des heures rêveuses quelle aurait été sa réaction, à la place de ces vieux, alignés sur les bancs de Siofok, revivant par monosyllabes leurs petites lâchetés et leurs regrets. La vie lui avait enfin apporté une réponse: il aurait été aussi lâche qu'eux. Il n'avait pas assassiné Ilsa, il n'avait pas provoqué de rébellion. Il était resté là, à espérer que la menace ne les anéantisse pas tous, qu'elle passe à côté d'eux sans ôter aucun de ses compagnons. Il n'avait pas osé faire front et lutter pour ses convictions. Il n'avait pas remis Wagner à sa place. Et il se réjouissait maintenant en silence d'une mort qu'il n'avait pas causée.

Il prit le temps de donner un coup de main pour dresser le campement et démarrer le feu, échangea quelques mots avec ses compagnons de route, avant d'oser enfin gravir la dune où Isaure s'était isolée. Le ciel s'était déjà teinté des oranges flamboyants du crépuscule. Chaque pas lui semblait une éternité. Quand il parvint enfin au sommet, gauche et maladroit, il ne put que s'agenouiller aux côtés d'Isaure et l'entourer de ses bras, sans oser troubler son silence par des mots qu'il savait déplacés. Sa bouche vint embrasser doucement l'épaule de la jeune femme.

Comme un pardon pour ce qu'il était.

Isaure de Valois

Isaure de Valois

Dans un geste aussi furtif que maladroit, Isaure referma le cahier et le glissa du bout des doigts dans son sac.

Puis, avec douceur, elle vint poser sa tête contre Andras, respirant son odeur et goûtant au contact de sa peau avec un mélange de bonheur et de nostalgie. Rien n'était plus comme avant entre eux. Rien n'était plus comme avant depuis qu'elle l'avait trompé, et la suite n'avait été qu'une interminable descente aux enfers.
La jeune femme avait d'abord cru que son caractère flamboyant finirait par lui porter préjudice auprès du pianiste, qu'il lui fallait une femme discrète et posée comme lui. Mais à force de faire semblant, Isaure avait fini par sombrer et se perdre, et l'écrasante routine d'Edris ne l'avait pas aidé...

Elle porta son regard grisâtre sur le hongrois et l'observa en silence. Ilsa lui avait dit qu'il n'était pas digne d'elle, qu'il la trahirait et l'abandonnerait sous la torture. Un sourire léger se dessina sur les lèvres asséchées de la jeune femme. Ilsa... Ilsa s'était trompée, aveuglée par sa jalousie.

Le sourire se fit plus large et le coeur de la danseuse se mit à battre un peu plus fort. Au fond d'elle, elle acceptait enfin la vérité. Andras ne la quitterait jamais. Après tout, quel homme pouvait seulement rester avec une femme aussi instable qu'Isaure ? Lequel serait capable de supporter ses caprices et ses doutes ?

Dieu qu'elle l'aimait...

Avec toute sa fougue retrouvée, Isaure vint embrasser son amant, cherchant la langue adverse avec délice. Au bout de longues minutes, elle se détacha de lui et planta son regard dans le sien pour lui assener :


Je veux être ta femme, Andras Lukacs.

Andras

Andras
Admin

Andras accueillit la phrase avec un large sourire. C'était aussi pour ce genre de déclarations péremptoires qu'il l'aimait, et ces simples mots lui permettaient de croire qu'elle se retrouverait un jour un équilibre. Il serra un peu plus fort ses bras autour d'elle, et leva théâtralement le visage vers le ciel, d'un air faussement songeur.

- Hum... Je n'ai vu aucune église dans les parages... Ni aucune couturière qui serait capable de te fabriquer une robe digne de ce nom. Sans même parler des usages: je n'ai aucune idée de l'endroit où publier des bancs. Et l'état de mes costumes est absolument catastrophiques. Sans vouloir te contrarier, Zongoram, il est impossible que je t'épouse dans ces conditions. Je ne veux rien qui ressemble à un mariage de clochards dans un monde en ruines!

Il reporta son attention sur elle et soutint son regard pendant quelques instants avant d'éclater d'un beau rire franc. Tout son corps semblait se détendre sous la houle de ses éclats de rire, lui qui contenait sans arrêt ses émotions de peur de se trahir. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus ri de la sorte... Trop longtemps. Et cela ne se reproduirait sans doute pas avant de longs mois.

Il souleva Isaure et la fit tourbillonner dans les airs jusqu'à ce qu'il en ait le vertige, et l'embrassa fougueusement en la reposant avec délicatesse sous le sol. Son regard pétillait toujours, mais sa voix avait repris ses intonations habituelles quand il lui dit:


- Un jour... Mais pas comme ça, Zongoram. Je suis un artiste, et comme tout artiste tourmenté et romantique, j'espère autre chose comme demande en mariage. Quelque chose que tu ne pourrais jamais oublier, même si tu le voulais. Quelque chose qui soit digne de toi. Et tu auras sans doute encore le temps de douter de moi mille fois avant que je me décide, mais cela fait partie de mon plan. Quand tu n'y croiras plus, ce sera le bon moment... Pour que la surprise soit complète.

Isaure de Valois

Isaure de Valois

La jeune femme arbora une moue boudeuse et enfantine, grognant légèrement en répliquant :

Ca veut dire que je ne suis pas prête de voir de jolies petites filles lancées des pétales de roses sous mes pieds alors !

Mais à l'instar de son compagnon, Isaure laissa échapper son rire cristallin. Elle avait l'impression qu'une partie du poids qu'elle portait s'était envolée, même si les battements de son coeur continuaient eux à s'affoler.

Pour compenser l'attente, j'exige alors une lune de miel sur une plage de sable blanc, couverte de cocotiers, face à un lagon merveilleux et sous un soleil magnifique, Monsieur l'artiste romantique !

Elle vint se lover contre lui, brutalement sensuelle et excessivement féminine, retrouvant des brides de sa confiance passée. Sa main vint courir le long du torse du pianiste tandis qu'elle lui susurra, maligne :

Si tu jouais sur mes jambes, peut-être les réveillerais-tu...

Andras

Andras
Admin

Ses mains eurent un léger sursaut, comme effrayées à la perspective de courir sur un clavier imaginaire... aussi doux fut-il. Andras avait beau s'astreindre à ses exercices de souplesse quotidiens, il perdait de plus en plus confiance en lui. Depuis combien de temps n'avait-il pas touché un piano? Comment jouerait-il si cette chance lui était enfin accordée? La crainte de ne pas se montrer digne de ce qu'il savait valoir s'accrochait parfois à ses tripes comme un petit animal hargneux aux dents pointues.

Isaure savait ce que valaient ses mains. Si elle remarquait qu'elles n'avaient plus leur finesse d'interprétation... Il ne savait pas comment il réagirait.

Au lieu de détourner la conversation comme il l'aurait fait en d'autres temps, il étouffa un soupir, et laissa une lueur de tristesse s'allumer dans son regard, avant de confier à la danseuse:


- J'ai peur d'avoir beaucoup perdu, de ce côté-là, tu sais...

Il se ressaisit presque aussitôt.

- Mais je redoublerais volontiers d'entraînement! Oh... Hum, au fait...

Le regard se voila de gêne, et se détourna de la jeune femme, le temps de souffler d'un air indifférent:


- J'ai, hum, dû choper une saloperie. Ce n'est sans doute pas grave mais... On ferait mieux de garder nos distances... A ce niveau-là. Enfin, tu comprends.

Elle comprenait, au moins? Il lui jeta un coup d'oeil ennuyé.

Isaure de Valois

Isaure de Valois

Isaure resta muette, ses lèvres légèrement entrouvertes avec stupéfaction. Si Andras avait attrapé quelque chose, pourquoi elle n'avait rien ?

Elle passa une main nerveuse sur ses yeux fatigués avant d'éclater à nouveau de rire :


Je savais bien que tu fricotais avec Ares ! C'est uniquement pour toi qu'il est revenu ! Tsss !

Elle vint déposer un baiser sur la joue du pianiste, avant de reprendre, bien plus sérieuse :

Est-ce que tu veux que... j'examine ça ? Je pourrai peut-être te préparer une pommade ou quelque chose...

Andras

Andras
Admin

Son mouvement de recul fut bien plus franc tandis qu'il détournait à nouveau la tête.

- Non! Non, ça va aller. Ca passera sans doute. Sinon... On verra. Je t'en reparlerai. Pas la peine de s'affoler.

Une pommade? Elle espérait lui passer de la pommade à... cet endroit? Aussitôt son pouls s'affola, et il lui fallut toute sa force de persuasion pour se convaincre qu'elle parlait simplement de lui confectionner un remède qu'il aurait tout loisir d'appliquer lui-même. Mais l'imaginer en train de l'examiner avec curiosité... Isaure avait beau être très douée en médecine, Andras n'était pas prêt à en faire son infirmière pour ce genre de maladie. La zone concernée n'était franchement pas agréable à voir. Elle pourrait... en être dégoûtée, non? Inutile de prendre ce risque.

Isaure de Valois

Isaure de Valois

Un léger sourire en coin se dessina sur le visage d'Isaure. Les hommes et leur fierté, décidément...

Bien. Laissons ta virilité se remettre seule alors.

Le ton mêlait étrangement un semblant de moquerie et reproche, qui masquait l'inquiétude de la jeune femme. Il était tout de même étrange qu'Andras, si rigoureux, puisse avoir attrapé une maladie de ce type. Et si c'était elle qui portait quelque chose ?

La danseuse préféra chasser cette pensée, et étendit ses jambes par dessus celles du musicien. Sous le soleil qui revenait depuis quelques lunes, sa peau avait prit une très légère teinte hâlée, rendant moins cadavérique son corps de statue de plâtre.


Et si tu jouais le morceau que tu avais écrit sur mon corps ? J'ai envie de... de t'entendre.

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