Le plaisir fut si intense qu'il faillit perdre le combat. Ses mâchoires se crispèrent une fois de plus, et il retint son souffle de longues secondes, avant de reprendre le contrôle et d'adresser un sourire d'excuse à la jeune femme. Il la voyait danser au-dessus de lui comme le plus tangible des rêves, et laissait glisser ses mains sur son visage, ses seins, ses hanches. S'il avait été peintre, ou juste dessinateur... Sculpteur, peut-être, pour la modeler...
Mais ce n'était qu'un pauvre musicien, à nouveau muet devant l'intensité des émotions qu'Isaure lui offrait, mêlant son souffle au sien. Aucun d'eux ne dirigeait l'étreinte: il s'agissait d'une parfaite union. Une sonate à quatre mains. Chacun complétait l'autre de manière extraordinaire et naturelle, pourtant, comme s'ils y étaient destinés depuis la nuit des temps. Andras eut à peine le temps de se dire que c'était de cette manière qu'ils devraient faire l'amour, toujours, quand un nouveau spasme le poussa à se crisper et à les interrompre. Pas maintenant. Pas encore. Une plainte s'éleva de ses lèvres mi-closes. Il voulait aller plus loin, tenir des heures, la voir défaillir de plaisir à de multiples reprises.
Il ralentit le rythme.