Le visage de la jeune femme prit une teinte encore plus pâle qu'à l'ordinaire et se ferma brusquement. Ses mâchoires se crispèrent, ses lèvres serrées devinrent blanches et ses yeux se floutèrent de larmes.
Elle était toujours aussi sale à ses yeux et repoussante. La vérité explosait à visage d'Isaure sans qu'elle ne put réagir. Ses mains tremblantes se réfugièrent dans ses jupes et elle s'éloigna lentement du pianiste, avalant de brèves bouffées d'air par saccade.
Si Ares s'était présenté devant elle, elle l'aurait sans doute massacré, le réduisant en charpie pour effacer le symbole de sa trahison envers Andras. Mais au fond d'elle, Isaure savait qu'elle était la seule responsable et que c'était elle qui aurait dû être massacrer sur l'autel de l'honnêteté.
Des larmes silencieuses roulèrent finalement sur ses joues, traçant un sillon noirâtre de maquillage sur sa peau d'albâtre. De sa bouche, une perle de sang glissa le long de son menton.
D'une main alors, Isaure délaça son corset, puis ôta ses jupes. Plus sensuelle qu'elle ne le pensait, elle libéra ses cheveux, qui tombèrent en cascade sur ses épaules.
Noir, blanc et rouge. Sa trahison, son espoir et son amour.
Bonne nuit Andras. Je ne sais que te souhaiter d'autre.
Sa voix était comme brisée et emplie d'une infinie tristesse. Nue, elle se coucha sur le ventre près de lui, ramenant ses mains sous son visage, en guise d'oreiller. Au creux de ses reins, la trace avait quasiment disparue, confondue dans la courbe de ses hanches...