Point du jour

Ce fut un cauchemar qui réveilla Isaure. Le front en sueur, la respiration haletante, la jeune femme s'était assise avec une brutalité et une rapidité surprenante. Elle porta une main nerveuse à son coeur, dont les battements affolés avaient du mal à cesser. Et l'horreur n'était pas finie.

La danseuse constata que la place à ses côtés était déserte et froide. Andras n'était plus là. Proche de l'hystérie, elle remarqua tout de même la présence de ses affaires au fond de la tente, alors avec un peu de chance...

Elle s'habilla à la va-vite, enfilant un shorty dentelé et l'une des chemises de son amant, avant de sortir dehors. Le fond de l'air était encore frais et le soleil rougissant se montrait à peine. Elle balaya le campement du regard et se décida à avancer plus loin.

Ses jambes d'habitude si légères s'enfonçaient péniblement dans le sable, sous le poids de sa fatigue et de sa tension. Elle se trainait plus qu'elle ne marchait, observant l'horizon de ses yeux perdus.

Mais Isaure finit par trouver celui qu'elle cherchait. Andras était penché sur l'un de ses pièges. Au moins avait-il décidé de ceux là...
Ce fut d'une voix faible et tourmentée qu'elle l'appela :

Andras ?

Il lui jeta un regard éteint, évaluant sans émotion la tenue de la jeune femme.

- Va mettre quelque chose de chaud. Tu vas prendre froid.

Son attention revint sur l'espèce de lapin qui s'était pris au collet, et qui gigotait encore. Avec un soupir, il roula soigneusement ses manches au-dessus des coudes, avant de se saisir d'un bâton assez costaud pour faire office de gourdin. Le coup fut rapide, porté avec une force exagérée. Il avait sans doute été fatal à la pauvre bête; pourtant Andras leva à nouveau le bras, et lui infligea un autre coup avec la même violence. Puis un autre, et encore, et encore, avec une régularité de métronome, son visage de marbre détaché de la scène, royalement impassible, éclaboussé de sang. On aurait dit que l'acharnement inutile sur le cadavre de la malheureuse bestiole faisait simplement partie d'une routine.

Quand enfin il cessa son manège, il n'y avait plus qu'une bouillie de sang noirâtre et d'os éclatés à ses pieds. Andras se redressa alors, lâchant son bâton, et se frotta longuement les mains.

Une main posée sur sa bouche pour étouffer de légers cris angoissés, Isaure regarda Andras massacrer le lapin avec horreur. Son amant, si impassible et si sérieux, semblait devenu fou, et tout était sa faute. Peut-être imaginait-il sa propre tête sous son bâton, ou celle d'Ares, pour expier sa peine.

La jeune femme se mordit la lèvre pour ne pas se mettre à pleurer. Elle ferma les yeux quelques secondes puis se décida à s'approcher du pianiste. Avec douceur, elle posa ses mains sur les bras de l'homme et lui murmura, presque suppliante :

Rentres avec moi. Il est encore si tôt...

Le sang qu'il affichait l'effrayait presque. Elle aurait préféré qu'il lui hurle dessus, qu'il la frappe, qu'il lui fasse subir le même sort que cette pauvre bête, plutôt que de voir son visage si neutre...

Il lui jeta à nouveau le même regard inexpressif, puis contempla ses avant-bras souillés de sang.

- Il faut que j'aille faire ma toilette d'abord. Mais toi, tu ne devrais pas être là.

Que devait-elle penser de ce défoulement inutile et barbare? Il rejeta la question aussitôt. Peu lui importait. C'était elle qui l'avait suivi, alors qu'il n'avait rien demandé, désirant juste expier un peu de la rage qu'il ressentait. Mieux valait un lapin mort qu'un être humain. Il retrouva un peu d'animation en vérifiant méticuleusement l'état de ses mains. Aucune écharde, aucune éraflure, techniquement. Mais il faudrait les laver pour y voir plus clair et le déterminer avec certitude.

Il s'éloigna de quelques pas pour ramasser la gourde qu'il avait déposée là, et entreprit de se débarbouiller avec les moyens du bord. Un linge humide, et ce qu'il aurait dû boire cette lune. Apparemment, il avait prévu son coup en venant ici. Sans miroir, il ne put cependant faire de miracles pour son visage, qui restait zébré de traces inquiétantes qui lui donnaient un air fantômatique.

Isaure soupira et fit les quelques pas qui la séparait du hongrois.

Laisses moi faire.

Elle ne lui laissa pas le choix et s'empara du linge et de l'eau. Avec soin, elle entreprit de finir d'effacer toute trace de barbarie sur le visage d'Andras.

Tu es si beau.

Ses mains allaient et venaient face à lui, appuyant délicatement sur certains endroits, frottant parfois sa peau avec attention. Plus le sang disparaissait, plus les yeux gris d'Isaure se voilaient de tristesse.

Je suis là où tu es. Parce que je n'ai d'autre endroit où vivre...

La danseuse avait fini. Elle contempla le visage qu'elle aimait avec un pâle sourire. Des cernes creusaient ses yeux, et ses joues semblaient encore plus blanches que d'habitude. Elle n'avait plus rien de la belle danseuse qu'il avait connu. Si ce n'était encore cette lueur d'amour qui scintillait au fond de son regard...

Une étincelle réanima brièvement son regard, mais elle était froide et cynique.

- Ce n'est que pour ça, Isaure?

Il parut regretter ces mots aussitôt qu'il les eût prononcés, mais ne s'excusa pas. Ses épaules s'affaissèrent doucement, et pour se donner une contenance il reprit l'examen de ses mains. Elles n'avaient pas soufferts de son accès de violence, semblant prêtes à entamer une sonate dès qu'il le désirait. Elles tremblaient légèrement, toutefois. Il y enfouit son visage, voilant quelques douces secondes la réalité. Quand il ressurgit, son masque odieusement impassible était à nouveau en place.

Après avoir ramassé ses affaires, il saisit la jeune femme par le bras, et l'entraîna à sa suite vers la tente.

- Tu vas encore mourir de froid. Je n'ai presque plus de thé. Tu es folle de sortir dans cette tenue, Isaure.

La voir porter l'une de ses chemises ne le réjouissait pas. Mélanger son odeur, celle d'Isaure, et celle de l'autre qu'elle traînait encore sur sa peau... C'était un manque de tact étonnant.

Je finirai bien par mourir un jour ou l'autre de toute façon...

Elle se laissa trainer derrière lui, sans rien rajouter. Qu'elle meurt maintenant ou dans 20 ans lui était bien égal, puisqu'elle avait perdu son amour. Et une brève pensée vint parasiter son esprit : combien de fioles empoisonnées lui restait-il ?

Perdue dans ses pensées morbides, le rire sinistre qui s'échappa de sa gorge ne la troubla même pas. Sans Andras, plus rien n'avait de sens. Elle en avait même perdue sa danse... Alors, ici ou demain, quelle importance ?

Horrifiée. C'était le seul mot pour décrire l'état d'Isaure. Jamais elle n'aurait soupçonné une telle violence en Andras. Et jamais elle n'aurait imaginé qu'il la haïsse à ce point...

Un cri déchira l'air quand son genou vint la frapper. Un deuxième, plus long, lui arracha les poumons quand son poing s'abattit dans son dos. Sa souffrance dépassait tout ce qu'elle avait connu. Son corps meurtri ne lui répondait plus, ne renvoyant que d'affreuses épines douloureuses.

Mais ce fut quand il la prit contre elle qu'Isaure souffrit le plus. Elle se dégagea de son étreinte avec difficulté, maintenant que chaque geste était devenu un supplice. Ses bras la trainèrent au plus profond recoin de la tente, où elle se blottit, ses grands yeux emplis de terreur posés sur Andras. S'il s'approchait encore, ce ne serait plus que pour la tuer...

Alors de ses lèvres enfin s'écoulèrent quelques mots :

Je croyais... Je croyais que tu m'aimais.

Elle tenta de ramener ses genoux contre elle, mais un hurlement de souffrance la stoppa nette...

Les larmes coulaient à flots, et il ne faisait rien pour les dissimuler. Que pouvait-il lui répondre? Que c'était le cas? Jamais elle ne le croirait. Toute la barbarie de son comportement lui apparut soudainement en pleine lumière, et il recula également, comme s'il craignait aussi de se remettre à la frapper.

Elle l'avait poussé hors de lui. Elle avait le talent morbide de révéler le plus sombre. Jamais avant ce jour il n'avait levé la main sur une femme. A défaut de pouvoir comprendre, il retourna sa colère contre elle, sans cesser de pleurer.

- Qu'est-ce que tu fais de moi? Pourquoi tu me rends comme ça? Tu me rends complètement fou, voilà ce que tu fais! Je vais finir par te tuer si je ne pars pas, tu comprends ça? Parce que tu iras encore voir d'autres hommes et que tu chercheras encore à me le cacher, et que je passerai encore des nuits à me demander si tu l'as fait ou pas, et que je l'apprendrai encore de la bouche des autres! Pourquoi tu ne me l'as pas dit directement? Je t'avais promis de te laisser libre, alors pourquoi tu me l'as caché? Pourquoi tu es venue t'allonger à côté de moi soir après soir sans un putain de mot pour me prévenir? Une putain d'information, merde, Isaure! J'ai quand même le droit de savoir qui tu baises, non? Même ce droit-là, je ne l'ai pas? Mais j'ai quelle place dans ta vie, dis-moi?

Il hoqueta douloureusement, reprit son souffle avec difficulté. Il se faisait horreur. Il avait totalement perdu le contrôle.

- J'ai agi comme le dernier des monstres maintenant, et tu ne le pardonneras jamais, et tu auras raison. Tout est définitivement gâché, et je ne sais pas si c'est de ta faute ou de la mienne. Et si tu ne me dis pas de partir, je n'aurai jamais le courage de le faire, parce que je t'aime, bordel, Isaure, et que même si ce n'est pas crédible maintenant que je t'ai tabassée comme la pire des brutes, c'est le cas. Alors fous-moi dehors, et qu'on en parle plus. Toi tu es libre, c'est moi qui t'entrave. Maintenant qu'on ne se croit plus mutuellement, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre?

Sa voix montait sur des hauteurs hystériques, étouffée par ses sanglots. Il était totalement dépassé par les évènements, et ne voyait plus aucune issue à la situation. La meilleure solution resterait qu'il aille crever ailleurs, et qu'il la laisse vivre en paix.

Ca n'est arrivé qu'une seule fois Andras. Et ce n'était pas prémédité. Je... Il était avec moi et j'ai craqué. Crois-tu réellement que je sois fière de cela ? Que je sois fière de t'avoir trahi ? Et que je suis heureuse d'avoir provoqué tout cela ? Bien sûr que non !
Tu es ce qui m'est arrivé de mieux dans toute ma vie. Tu m'as fait découvrir l'amour, tu m'as fait me sentir femme, tu m'as rendu heureuse. Mais tout cela m'effraie Andras. Parce que je ne sais pas comment le gérer. Parce que j'ai peur de te perdre, alors comme d'habitude je préfère blesser en premier que d'être déçue par la suite. Tu sais tout ça, je te l'ai déjà dit.
Je t'aime plus que tout autre chose au monde. Il n'y a que toi qui compte. Juste toi.

Elle tenta de se rapprocher de lui mais aucune sensation ne parvenait dans ses jambes. Son bassin était muet et désespérément inerte.

Aides-moi. Je ne peux pas bouger.

Elle tendit alors vers lui une main tremblante...

Elle avait à peine esquissé son geste qu'il se précipitait vers elle, comme un chien qu'on siffle. Un bras vint lui entourer les épaules pour la soutenir, et l'autre lui caressa maladroitement la joue.

- Tu ferais mieux de me foutre dehors. Tu n'as jamais mérité ça. Bon dieu, si je t'ai cassé quoi que ce soit...

Il gémit et enfouit son visage barbouillé de larmes dans les cheveux de la danseuse, pour ne pas avoir à contempler le résultat de sa crise de rage.

Elle vint lui murmurer à l'oreille, d'une voix plus froide qu'elle ne l'aurait cru :

Si je perds l'usage de mes jambes, cela sera ma punition. Et tu m'aideras tous les jours, pour subir la tienne.

La jeune femme se radoucit un peu pour continuer :

Il faut que je m'allonges. J'ai besoin de toi.

Ils mirent ainsi quelques minutes, entrecoupées des cris déchirants de douleur d'Isaure, pour l'installer le plus confortablement possible sur le ventre. Elle lui désigna ensuite son sac :

Regardes dedans. Je transporte plusieurs pots. Il y a une petite boite métallique, ronde. C'est une crème apaisante. Passes la moi sur le dos, et croisons les doigts.

Et ses reins n'étaient guère beaux à voir. En plein milieu, un énorme hématome s'était formé. De nombreuses veinules avaient éclaté, marquant profondément la chair de la danseuse. Associé au coup porté à son entrejambe, le choc laissait pour l'instant la jeune femme incapable de se mouvoir. Et elle était encore bien incapable de dire si cela ne serait que temporaire...

Isaure serrait les dents à chaque fois que la main d'Andras passait sur son dos. Dieu qu'elle avait mal ! Le supplice lui semblait interminable, et plusieurs fois elle fut sur le point de demander au pianiste d'arrêter. Mais si sa blessure ne s'avérait pas être plus grave, mieux valait la soigner de suite...

Quand il eut fini, sa voix avait retrouvé un peu plus de contenance, bien que la douleur s'y entendait toujours.

Je veux que tu restes auprès de moi. Et je veux que nous nous aimions à nouveau. Le jour où tu m'auras pardonnée.

Sa main vint chercher celle de son amant et la pression de ses doigts se fit délicate. Son corps avait besoin de repos, mais elle se demandait si elle pourrait encore trouver le sommeil, entre ses cauchemars, ses souffrances et la perte d'Andras...

Il pressa sa main à son tour, et prit le soin de la recouvrir pour qu'elle n'ait pas froid avant de s'allonger à ses côtés. La caractère dérisoire de son geste ne lui échappa pas. Le froid serait de toute façon moins douloureux que les coups qu'il lui avait administrés.

Sa voix épuisée éleva ses accents rauques pendant qu'il la regardait.

- Isaure... Il n'y a rien à pardonner. J'étais prévenu. C'est moi qui suis à blâmer. Regarde ce que j'ai fait de toi... Ce n'est pas...

Il chercha ses mots, déglutit, détourna le regard quelques secondes avant de le planter à nouveau dans le sien, vibrant de sincérité.

- Ce n'est pas le fait que tu aies couché avec lui, c'est le fait de ne pas savoir... J'avais l'impression de ne pas compter. Et toi, qui ne disait rien, qui tentait de faire comme si de rien n'était... J'ai eu l'impression que tu me prenais pour le dernier des imbéciles. Ceci dit, vu la manière dont je t'ai traitée, tu aurais eu raison.

Ses yeux se brouillèrent à nouveau.

- J'avais dit que je ne te ferais jamais de mal. Comment peux-tu encore vouloir de moi?

Je t'aime. C'est tout.

Ne pleures pas. Nous n'effacerons pas ce que nous avons fait. Tentons d'avancer avec, si tu le veux bien.

Elle tenta de lui sourire, mais ses lèvres se transformèrent en un rictus douloureux. Si seulement elle avait eu de la morphine...

Andras, je ne te demande qu'une seule chose. Te sens-tu capable de reposer un jour tes mains sur moi ? Réfléchis bien. Si tu ne peux pas, je te chasserai puisque tu ne peux pas partir seul. Mais ce n'est pas mon dos que tu briseras alors...

Ses yeux se fermèrent un instant.

Je ne suis peut-être pas qu'un monstre...

La question le prit au dépourvu. Il ne pouvait même pas imaginer en cet instant qu'elle accepte encore qu'il la touche, alors penser qu'il pourrait y avoir à nouveau davantage...

S'il était capable de déconnecter ses émotions, il pourrait sans aucun doute coucher avec elle à nouveau. Isaure était après tout une femme superbe, et très désirable. Mais restait, menaçant, le souvenir que les mains d'Ares s'étaient posées sur elle alors qu'Andras l'attendait innocemment, comme le cocu magnifique qu'il était devenu. La pensée qu'il n'avait pas suffit, et qu'il avait fallu qu'un autre la prenne pour la convaincre qu'il valait la peine.

Prudemment, il lui confia:

- Je pourrai coucher avec toi. Mais il me faudra du temps avant de te faire l'amour à nouveau.

Il faisait sciemment la distinction entre les deux, sachant très bien que ni lui ni elle ne trouveraient leur compte dans la première option. Les corps seraient soulagés, mais les âmes ne se seraient pas rapprochées.

J'attendrai.

Les doigts relâchèrent leur pression sur la main d'Andras. Elle avait prononcé ces deux mots comme une promesse d'amour, d'une sincérité si marquée que sa voix en était presque méconnaissable.

Puis elle finit par se rendormir, épuisée par leur lutte. A de nombreuses reprises son corps chercha à changer de position en vain, et ce furent à chaque fois des cris pénibles qui s'élevèrent...

Isaure ne se réveilla que bien plus tard, lorsque qu'une épine de douleur lui transperça les reins. Elle grogna mais ne hurla pas, comme déjà habituée à sa torture, qui deviendrait peut-être quotidienne...
Les paupières toujours closes, elle porta sa main à la place d'Andras, cherchant sa présence rassurante et n'ouvrit les yeux que lorsqu'elle attrapa enfin sa main.

Tu es là.

Un léger sourire se peignit sur ses lèvres. Elle tenta alors de ramener ses jambes vers lui, et constata avec bonheur qu'elles lui répondaient enfin, même si chaque geste lui donnait l'impression d'une décharge électrique tout le long de son dos. Et avec peine, Isaure vint poser sa tête sur les cuisses de son amant.

J'ai rêvé que je dansais à nouveau. Sur une scène. Et tu étais derrière moi, assis devant un magnifique piano noir, à jouer l'une de tes compositions. C'était sublime.

Pourtant, au fond d'elle, elle doutait de pouvoir un jour redanser, ne serait-ce que sur le sable. Elle ne serait plus alors danseuse que de nom, et Andras n'entendrait plus sa musique silencieuse...

Il eut un sourire triste. Il doutait pouvoir rejouer un jour, autant qu'elle pouvait craindre de ne plus danser. Sa main vint caresser les cheveux d'Isaure, lentement.

- C'était un rêve prémonitoire, certainement. Je te l'ai toujours dit...

Il sembla soudain foudroyé par une révélation, et sa main s'immobilisa. Il prit quelques secondes pour formuler son idée, les yeux perdus dans le vague.

- Isaure... Si nous fondons une communauté avec Enola... Je sais que nous n'aurons pas de musique, et que ce ne sera que pour l'hiver, mais... Voudrais-tu qu'on te construise une scène? Même si tu ne veux danser pour personne, tu pourrais au moins en profiter pour t'entraîner... Tu me diras ce qu'il te faut...

Que fallait-il à une danseuse? Une barre d'exercices? Il n'y connaissait rien. Mais ne pas laisser ses muscles s'engourdir lui paraissait capital pour le moral de la jeune femme. Si elle était toujours capable de danser, bien évidemment... Il n'avait rien dit, mais la voir bouger les jambes avait été un véritable soulagement.